Auteur : Cecilia Aguirre, Micro-ferme des Lilas
Thème : Ne pas gâcher, aller jusqu’au bout du pouvoir tinctorial des plantes.
Quand on cultive ces couleurs, on sait oh combien elles sont précieuses !
Souvent, on extrait les colorants en faisant une, voir deux décoctions. Avez-vous essayer de pousser plus loin ?
Et une fois la teinture faite, si la couleur était soutenue, il semble encore en rester tellement dans le bain. Que faire pour ne pas gâcher toutes ces belles couleurs ?
Voici ici des propositions d’expérimentations :
1 - Après une ou deux décoctions, vous pouvez filtrer et faire sécher les plantes (ou pas et enchaîner), puis faire une troisième et quatrième décoction plus tard. Vous observerez jusqu’où vous pouvez obtenir de la couleur. Vous serez surpris, j’en suis sûre !
Une fois arrivé au bout de la couleur, vous n’aurez plus de scrupules à jeter au compost le végétal.
Notez que certaines plantes tinctoriales sont également d’excellents réducteurs organiques et que vous pouvez les ajouter dans une cuve d’indigo si vous en avez une (par exemple la garance, la rhubarbe, la gaude,…).
2 - Après une première teinture avec une décoction concentrée, vous pouvez poursuivre les bains en plongeant d’autres fibres : dans ce cas, la couleur avec le deuxième bain sera plus claire, mais parfois plus pure (exemple : la garance sera moins jaune, les colorants jaunes ayants montés sur les premières fibres), ou légèrement différente. Et pourquoi pas un troisième bain et un quatrième ? Expérimentez pour voir jusqu’où vous pouvez pousser les bains et obtenir de beaux tons clairs.
Idée : vous pouvez partir avec 3, 4 ou 5 écheveaux (ou échevettes) de laine de même poids et le poids d’une échevette en plante sèche afin de tester sur une même matière, avoir des résultats comparables et en tirer des conclusions cohérentes. Vous aurez ainsi un joli camaïeu de laines pour varier les plaisirs dans vos ouvrages.
Note : bien sûr, vous n’êtes pas obligés de réaliser tous ces bains le même jour. SI vous avez de quoi stocker les jus, vous pouvez poursuivre, même un peu moisis (pas trop quand même)… tant qu’il y a de la couleur !
Sur cette photo (qui ne rend pas exactement les couleurs réelles), vous avez un exemple de l'utilisation de gaude et de garance à 100% du poids d'un carré de départ, et toutes le nuances qui ont pu en décliner par bains d'épuisement et mélanges.
3 - Si vous avez plusieurs bains déjà utilisés, pourquoi ne pas tenter de les regrouper en les mélangeant ? surprise sur la couleur obtenue : sera-t-elle dominée par une des plantes, ou aurez-vous une toute autre nuance ?
Tentez des mélanges en proportions diverses, intuitez, observez, faites-vous confiance !
Test avec les plantes de la ferme de mélanges et nuançages.
4 - Enfin, si vous en avez assez de voir vos vieux bains traîner, vous pouvez en faire du pigment en « laquant » le colorant sur un substrat. Il ne restera plus qu’à filtrer, rincer et faire sécher votre couleur. Vous pourrez l’utiliser quand bon vous semble avec un liant d’aquarelle pour peindre par exemple…
Exemples de pigments laqués.
Pour rendre plus vivant cet espace, vous pouvez vous aussi proposer vos « trucs et astuces de teinturières », partager vos expérimentations.
Envoyez vos textes à microfermedeslilas@orange.fr.
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